Coup de bonneteau électoral

26 octobre 2009

On se demande parfois dans quel pays nous vivons. Un gouvernement (un président ?) tout seul de son côté projette de bouleverser le mode d’élection des élus locaux et les médias et les partis d’opposition n’en disent pas grand chose, semblant considérer que c’est normal.

Il s’agit bien essentiellement d’un scrutin uninominal à un tour. Un mode de scrutin qui complètement étranger à la tradition électorale française et qui n’est appliqué que dans un seul pays en Europe : la Grande-Bretagne qui a organisé depuis des siècles sa vie politique autour. (C’est d’ailleurs, le grand argument des responsables UMP : « personne ne prétend que la Grande-Bretagne n’est pas une démocratie », notons en passant, que l’argument est très discutable un gouvernement britannique peut gagner les élections avec seulement 35% des voix comme Tony Blair en 2005, c’est à dire avec 65% des électeurs qui n’ont pas voté pour lui et que par exemple, aucun écologiste n’a jamais pu être élu au parlement, vous avez dit démocratie ?)

Ce mode de scrutin appliqué directement à la vie politique française se traduirait pas un raz de marée à droite celle-ci ayant fait son « unité » dans l’UMP, quand la gauche et le centre maintiennent des sensibilités diverses. Il faut d’ailleurs refuser de parler ici de « division » : il est sain qu’il y ait des sensibilités diverses et que celles-ci gouvernent en coalition comme dans tous les autres pays européens.
On peut très bien imaginer que dans la plupart des cantons l’UMP puisse gagne avec 30-35% alors qu’elle sera minoritaire (voire 25%).

Le correctif de 20% à la proportionnelle pour les minorités qui permettra à l’UMP de jouer les grands seigneurs : « vous voyez, nous on représente les minorités », n’est en fait qu’une perversité supplémentaire. Ce correctif incitera nombre de petits partis à se présenter pour en bénéficier, faisant ainsi baisser le résultat du candidat arrivé second, le plus souvent le PS. Ceci faisant passer encore plus d’UMP en tête les faisant ainsi élire. D’autant que les petits partis seront rarement bénéficiaires de ces miettes électorales les 20% serviront le plus souvent qu’à sauver quelques sièges socialistes et ils n’en auront eux pratiquement aucun. La boucle est bouclée, l’UMP peut ainsi sans coup férir prendre le contrôle de l’essentiel des départements et régions tout en étant minoritaire dans le pays !

Signalons enfin que ce système permettra toutes les manipulations comme celle consistant à susciter des candidatures dissidentes pour empêcher un opposant d’arriver en tête et donc d’être élu.

Il est étonnant que les démocrates de ce pays semblent laisser faire une telle arnaque électorale !

Raoul d’Andrésy

La République bananière

26 octobre 2009

Quel est ce pays où le gouvernement, seul dans son coin, peut décider qu’il change radicalement à son avantage, un mode de scrutin local ?

Quel est ce pays où l’on peut sérieusement envisager que le fils de 23 ans du Président, poussivement en seconde année de droit, puisse prendre la direction du premier quartier d’affaires d’Europe ? Après avoir pris en main le principal groupe de l’assemblée départementale commandant ainsi à de vieux briscard trop contents de ramper devant « le fils de » et avant de lui donner la présidence des Hauts-de-Seine en 2011 ? S’il y a eu recul, rien n’est abandonné et le pauvre d’ailleurs, claironne partout avoir été victime d’une chasse à l’homme !

Enfin quel est ce pays où l’on donne la présidence d’EDF fleuron français du service public à un copain du Président de la République, président d’un vaste groupe privé et qui entend bien le rester, sans s’interroger sur les énorme conflits d’intérêts ?

La réponse est simple : la Sarkozie ! Pays dont le PDG essaie de nous faire croire qu’il s’agit de la République Française.

Raoul d’Andrésy

Gigantesque arnaque électorale

7 octobre 2009

La gigantesque opération de communication de l’UMP faisant croire qu’avec seulement 28% des voix l’UMP avait gagné les Européennes, alors qu’elle n’était qu’en tête (30 députés européens de droite + 3 FN contre 39 pour la gauche et le modem), n’aura pas suffi à Nicolas Sarkozy : il n’a pas de réserve. Supprimons donc le second tour !

Le projet de réforme électorale pour les élections régionales et départementales que concocte le président de la République s’apparente à une gigantesque arnaque.

Il s’agit d’élire 80 % des conseillers au scrutin uninominal à un tour et les 20 % restants à la représentation proportionnelle. En matière électorale il n’y a que deux systèmes démocratiques la représentation proportionnelle qui répartit les élus en fonction du nombre de voix, chaque voix étant ainsi comptée et le scrutin uninominal à deux tours qui permet à l’électeur de choisir librement au 1er tour son candidat et de se rassembler au second pour former une majorité.

Le scrutin uninominal à un tour en revanche, est profondément anti-démocratique car il empêche l’électeur de choisir en toute liberté son candidat. S’il ne vote pas pour le premier ou le deuxième (le seul qui peut empêcher le premier d’être élu) sa voix est inutile. Donc soit il fausse son vote et se force à voter pour l’un des deux candidats favoris, soit il perd sa voix. Ce qui empêche par exemple, toute émergence d’un parti vert en Grande-Bretagne (sauf aux européennes qui se déroulent justement à la proportionnelle) et a permis à un Tony Blair d’avoir une majorité absolue avec seulement 35 % des voix.

Un électeur vert par exemple, avec ce procédé votera naturellement pour son candidat pensant favoriser la diversité alors qu’en fait, ne votant pas pour le socialiste, il favorisera l’élection du candidat UMP.

Dans le système prévu sous couvert de générosité (donner des élus au petites formations) la dominante reste très largement le scrutin à un tour, il s’agit donc de favoriser une droite supposée rassemblée quand l’opposition est divisée ; Ce qui lui permettrait à l’extrême, de contrôler 80 % des élus d’une région ou d’un département avec 30 ou 35% des voix !

Ce système va à l’encontre des valeurs républicaines et de la tradition française et favorise toutes les manipulations comme susciter des candidatures dissidentes pour empêcher un opposant d’arriver en tête. Il est urgent que les forces démocratiques de ce pays se mobilisent pour s’opposer à ce système.

Raoul d’Andrésy

Michael Jackson : un délire médiatique

28 juin 2009

La couverture médiatique de la mort de Michael Jackson offre un spectacle effarant
du degré d’abêtissement et de colonisation culturelle dans laquelle notre société est tombée.

Quelques exemples : 20 minutes sur 23 dans le journal de France Inter (Inter Soir de 19 h vendredi 26 juin), un dossier de 20 pages
dans Libération de samedi, le 19-20 de France 3 exclusivement consacré à ça, la une du Figaro, celle même de l’Humanité !
Le Monde a pour sa part, observé un peu plus de retenue.
Quelle que soit l’opinion que l’on porte à la valeur musicale de ce chanteur, que l’on pourrait bien entendu discuter,
quelle personnalité sur cette terre mérite une telle couverture médiatique ? Comment expliquer aux jeunes la hiérarchie
des valeurs quand une société se prosterne devant une star dont on pour le moins dire qu’elle est discutable.

Ou la grande règle de la société actuelle, par un effet de boule de neige, est-elle de se mettre à genoux devant le succès,
le succès appelant le succès et l’argent l’argent ?

Raoul d’Andrésy

Victoire de l’UMP ?

9 juin 2009

Je m’étonne de la qualification de  « Victoire de l’UMP » que l’on entend ou lit partout dans les médias en commentaire des élections européennes.

Même Pierre Briançon dans Le Monde, titrait un éditorial « une victoire nette » Il est vrai que le résultat est plutôt un succès pour l’UMP mais certainement pas une victoire.

Que représentent 28 % ? La gauche représente 45,3 % contre 39,72 % à la droite (41,59 % si l’on intègre Debout la République) et 8,45% au MoDem pas de quoi pavoiser. Même en retirant les extrêmes on obtient 39,23% contre 32,87% (34,64% avec DLR).

Le Modem était d’ailleurs bizarrement intégré avec la droite dans un éditorial du Monde daté 9 juin (quand on connait la position de François Bayrou vis-à-vis de Nicolas Sarkozy cela prête à sourire !)

Quel est le but des élections européennes ? Est-ce un concours de beauté décerné à celui qui arrive en tête ? Non rappelons-le : il s’agit d’élire des eurodéputés : gauche : 33 élus – droite : 33 – modem : 8. Où est la victoire de l’UMP ?

41 eurodéputés français sont opposés au gouvernement contre 33 favorables (en comptant 3 FN d’ailleurs)

Raoul d’Andrésy

La France n’a plus d’argent !

17 mars 2009

La France n’a plus d’argent, mais l’on va donner 3 milliards d’euros aux cafetiers-restaurateurs. A ceux-là mêmes qui ont le plus profité du passage à l’euro (leurs prix ont augmenté de plus de 40% depuis 2002). Mais se sentant lié par la promesse imbécile de Jacques Chirac, le Président va faire perdre à l’État 3 milliards d’euros tous les ans ! Le consommateur n’en verra, bien entendu, jamais la couleur.

Pendant ce temps-là les universitaires sont toujours dans la rue, les facs sont bloquées parce que le gouvernement ne veut plus financer l’année de stage des enseignants, ne veut plus financer les Rased et enfin veut toujours supprimer plus de postes. On voit là les priorités du Gouvernement : l’enseignement après les bistrotiers.

Le bouclier fiscal, les intérêts d’emprunts, les financement des heures supplémentaires en période de chômage, voilà des dépenses utiles !

Pendant ce temps-là, les centres culturels français à l’étranger ferment ou voient leurs crédits réduits, ce n’est pas grave : la France s’aligne sur l’Otan…

 

Raoul d’Andrésy

Pour un Parlement et des médias dignes de leurs noms

9 février 2009

Je rêve d’un pays où les parlementaires joueraient un rôle de parlementaires et non pas seulement un rôle d’assistante sociale de leurs circonscriptions.

Je rêve d’un pays où les parlementaires voteraient sur un projet de loi en fonctions de leurs convictions personnelles et non pas en fonction de leur appartenance à la majorité (ou à l’opposition).

Je rêve d’un pays où les parlementaires oseraient s’opposer à la volonté du Prince quand il y va de la démocratie, comme par exemple sur la nomination (ou la révocation) du Président de France-Télévisions.

Je rêve d’un pays où les parlementaires contrôleraient véritablement le Gouvernement et ses nominations (et celles du Président) avec de véritables auditions.

Je rêve également de médias qui n’annonceraient pas le vote d’une assemblée contre un projet de loi comme une défaite du Gouvernement et son adoption comme un succès ; mais comme un fait normal dans toute Démocratie.

On peut toujours rêver…

Raoul d’Andrésy

Honneur à nos maîtres !

2 février 2009

Le plan de relance économique américain interdit l’achat de fer ou d’acier étranger pour les projets d’infrastructures financés par ce plan. Christine Lagarde, ministre française de l’Economie, n’a pas hésité une seconde, en volant au secours préventivement des décisions Etats-uniennes déclarant que « le protectionnisme est un mal nécessaire ». Ainsi Christine « The Guard » a montré quelle était sa véritable appartenance. Il parait que la direction d’un grand cabinet d’avocats d’affaires états-unien donne des compétences pour diriger l’économie française ! En tout cas, cela crée des liens.

Quelle que soit la sympathie que l’on ait pour le nouveau président des Etats-Unis, n’oublions pas qu’il défendra essentiellement les intérêts des Etats-Unis. Comme le rappelait, pour une fois inspiré, François Fillon le jour de l’investiture de Barack Obama.

Raoul d’Andrésy

Démocratie !

2 février 2009

Quelques informations relevées récemment dans la presse :

A trois jours du conseil national de l’UMP, qui doit acter, samedi 24 janvier, le remaniement de son organigramme, Nicolas Sarkozy n’a toujours pas achevé ses arbitrages.
(Le Monde 22/1)

Des élections dans la préparation desquelles Nicolas Sarkozy s’est investi très en amont,  en surveillant comme le lait sur le feu le choix des têtes de listes UMP  dans les sept grandes régions de métropole plus celle représentant l’outre-mer.
(Le Figaro 23/1)

M. Sarkozy a décidé de « délocaliser » en Île-de-France M. Barnier qui est originaire de Savoie.  L’Élysée fait valoir que, selon des sondages confidentiels, M. Barnier sera une meilleure « locomotive électorale » que Mme Dati.
(Le Monde 23/1)

Non hélas nous ne rêvons pas, il s’agit du premier parti politique d’un pays, composé d’hommes et de femmes apparemment libres, appartenant à une démocratie, celle qui aurait inventé les droits de l’homme, celle issue de Montesquieu qui a théorisé la séparation des pouvoirs. La France puisqu’il faut la nommer !

Pour parachever le tableau, une grande partie des médias semble se repaitre de cette situation. En témoigne, l’annonce de la suppression du juge d’instruction par le Président, une grande partie des médias assène le fait, sans conditionnel, le conseil des ministres n’en pas débattu, ni le Conseil supérieur de la magistrature, le Parlement ne s’est pas encore réuni mais c’est dit : le juge d’instruction est supprimé !

 Raoul d’Andrésy