Gigantesque arnaque électorale

La gigantesque opération de communication de l’UMP faisant croire qu’avec seulement 28% des voix l’UMP avait gagné les Européennes, alors qu’elle n’était qu’en tête (30 députés européens de droite + 3 FN contre 39 pour la gauche et le modem), n’aura pas suffi à Nicolas Sarkozy : il n’a pas de réserve. Supprimons donc le second tour !

Le projet de réforme électorale pour les élections régionales et départementales que concocte le président de la République s’apparente à une gigantesque arnaque.

Il s’agit d’élire 80 % des conseillers au scrutin uninominal à un tour et les 20 % restants à la représentation proportionnelle. En matière électorale il n’y a que deux systèmes démocratiques la représentation proportionnelle qui répartit les élus en fonction du nombre de voix, chaque voix étant ainsi comptée et le scrutin uninominal à deux tours qui permet à l’électeur de choisir librement au 1er tour son candidat et de se rassembler au second pour former une majorité.

Le scrutin uninominal à un tour en revanche, est profondément anti-démocratique car il empêche l’électeur de choisir en toute liberté son candidat. S’il ne vote pas pour le premier ou le deuxième (le seul qui peut empêcher le premier d’être élu) sa voix est inutile. Donc soit il fausse son vote et se force à voter pour l’un des deux candidats favoris, soit il perd sa voix. Ce qui empêche par exemple, toute émergence d’un parti vert en Grande-Bretagne (sauf aux européennes qui se déroulent justement à la proportionnelle) et a permis à un Tony Blair d’avoir une majorité absolue avec seulement 35 % des voix.

Un électeur vert par exemple, avec ce procédé votera naturellement pour son candidat pensant favoriser la diversité alors qu’en fait, ne votant pas pour le socialiste, il favorisera l’élection du candidat UMP.

Dans le système prévu sous couvert de générosité (donner des élus au petites formations) la dominante reste très largement le scrutin à un tour, il s’agit donc de favoriser une droite supposée rassemblée quand l’opposition est divisée ; Ce qui lui permettrait à l’extrême, de contrôler 80 % des élus d’une région ou d’un département avec 30 ou 35% des voix !

Ce système va à l’encontre des valeurs républicaines et de la tradition française et favorise toutes les manipulations comme susciter des candidatures dissidentes pour empêcher un opposant d’arriver en tête. Il est urgent que les forces démocratiques de ce pays se mobilisent pour s’opposer à ce système.

Raoul d’Andrésy

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